L’UCM ne peut adhérer à l’idée de remplacer les titres-repas par la possibilité de verser une partie du salaire hors taxes. Les risques de voir cet avantage extralégal généralisé ou un jour soumis à cotisations et impôts sont trop importants. De plus, l’impact sur la consommation ne serait pas nul. Pour réduire les coûts d’émission et d’utilisation, l’UCM préconise la fin rapide du papier au profit des titres-repas électroniques.
En Belgique, près de deux salariés sur trois reçoivent des titres-repas. Le système est devenu à l’évidence une soupape à un coût du travail délirant. Il permet aux employeurs de fidéliser et de motiver leur personnel en versant une partie de la rémunération hors charges sociales et impôts. La part patronale dans le titre-repas (5,91 € maximum par jour de travail effectif) est devenue une partie du salaire où le brut égale le net.
Une ligne “hors taxes et impôts” dans la fiche de salaire pourrait remplir la même fonction. Toutefois, cela présente deux dangers majeurs. Le premier est qu’un gouvernement en mal d’argent ne décide de taxer ces montants. L’autre risque est de subir une pression syndicale visant à généraliser l’avantage. Pour l’UCM, chaque employeur doit garder le choix d’accorder ou non ce supplément hors charges à ses salariés. De plus, des études indiquent que les titres-repas stimulent la consommation, en particulier dans les zones frontalières puisqu’ils ne peuvent être échangés qu’en Belgique.
Cela dit, il est clair que les titres-repas papier coûtent trop cher. Selon une étude indépendante menée par l’Agence pour la simplification administrative (ASA), le passage intégral aux titres-repas électroniques permettrait d’épargner 94 millions d’euros. Pour les commerçants, le coût passerait de 84 à 16 millions, soit 80 % en moins.
L’UCM prône donc un passage généralisé à l’électronique. Les titres-repas électroniques existent depuis deux ans et demi. Ils ne représentent que 17,5 % du marché alors que 33,7 % des commerçants les acceptent. Il est temps de mettre fin à la période de double circulation et d’incertitude sur l’avenir du système.