C’est avec consternation que l’UCM a appris le blocage, au gouvernement, du projet de loi autorisant les commerçants à arrondir leurs prix à la caisse. Ce revirement n’est pas argumenté. Des petits jeux politiques ne peuvent bloquer un texte qui facilite la vie des commerçants et des consommateurs et qui permet à l’État de réaliser des économies.
L’arrondi “aléatoire et symétrique”, pratiqué à la caisse sur le total des achats, permet d’éliminer les pièces de 1 et de 2 centimes. Il n’a aucune influence sur les prix. Tous les avis rendus y sont favorables.
Ces pièces sont superflues. La Finlande ne les a jamais mises en circulation. Les Pays-Bas les ont supprimées dès 2004. En 2008, l’UCM et l’Unizo avaient organisé en commun un test de six mois dans deux villes : Visé et Waregem. Le bilan était sans nuances. Les commerçants étaient soulagés de ne plus utiliser ces piécettes. Les consommateurs aussi, dès qu’ils ont compris et constaté que la mesure est absolument neutre pour leur pouvoir d’achat. Les prix ne changent pas dans les rayons. C’est à la caisse que le total est arrondi aux 5 centimes supérieurs ou inférieurs, donc l’écart est de deux centimes maximum.
Les pièces de 1 et de 2 centimes sont une nuisance et la plupart des magasins les ont déjà supprimées. Elles ne sont d’ailleurs pas utilisées dans l’horeca.
Et pourtant, la Banque nationale a frappé environ 250 millions de pièces de 1 euro, mais près de 700 millions de pièces de 1 centime et autant de pièces de 2 centimes ! Pourquoi ? Parce que ces piécettes ne circulent pas. Elles traînent dans les poches et les tirelires des consommateurs. Pour les commerçants qui les utilisent, c’est une charge et un problème. Bref, elles encombrent tout le monde et coûtent près de deux millions d’euros par an à l’État car leur valeur est moindre que leur coût de fabrication !
La suppression progressive des plus petites pièces fait partie de l’histoire de la monnaie. Il n’y a pas aujourd’hui un seul argument sérieux pour le maintien des pièces de 1 et 2 centimes. L’UCM appelle le ministre des Finances à ramener le dossier au gouvernement. Que les ministres et les partis se reprennent, ne mangent pas leur parole et n’embêtent pas la population pour des calculs politiciens.