Les implantations commerciales doivent être mieux régulées

Le gouvernement wallon a adopté ce jeudi en 1re lecture un projet de décret sur les implantations commerciales. Pour l’UCM, c’est une occasion à ne pas manquer pour améliorer la régulation des implantations commerciales en Wallonie.

L’UCM se réjouit de la volonté du gouvernement d’adopter un décret sur les permis d’implantations commerciales. Il doit permettre de mieux les réguler dès la régionalisation de cette matière en juillet prochain.

Les commerçants indépendants sont demandeurs d’un renforcement de la législation en la matière. L’UCM les avait sondés sur le sujet. La majorité (59 %) considère que l’offre commerciale actuelle est suffisante, voire déjà trop développée (17 %). Il est donc nécessaire de ne pas autoriser tout et n’importe quoi, mais d’examiner au cas par cas la pertinence de l’implantation de nouveaux commerces en dehors des centres-villes, voire de la décourager.

En effet, la proportion de locaux commerciaux inoccupés dans les centres-villes en Wallonie (les cellules vides) est à l’heure actuelle de 13,5 % en moyenne. Elle pourrait monter à 25 % si on ne fait rien à l’horizon 2025. Ce serait désastreux pour les centres urbains, non seulement du point de vue économique mais aussi social (insalubrité, insécurité…).

Les orientations générales du projet du gouvernement wallon sont positives. Actuellement, ce sont les communes qui décident dans tous les cas (qu’il s’agisse d’une surface de 40.000 ou 800 m2). Autant dire que les grands projets sont rarement refusés.

À l’avenir, selon le texte adopté aujourd’hui, la Région déciderait pour les projets de plus de 4.000 m2 en se basant sur un schéma de développement commercial wallon. Le but est de refuser les projets qui déstructurent les noyaux commerciaux existants et cassent des emplois.

Pour l’UCM cependant, la barre est placée trop haut. La commission régionale devrait être consultée sur tous les projets de plus de 1.000 m2, comme c’est le cas actuellement au niveau fédéral. De même, pour une bonne politique, il faut conserver la tradition fédérale de consultation sur les demandes de permis. L’UCM participe depuis dix ans au Comité socio-économique national pour la distribution et y apporte sa connaissance du terrain. Elle souhaite pouvoir continuer à le faire de manière optimale dans la commission d’avis régionale.

Pour Christine Lhoste, secrétaire générale de l’UCM : “La régionalisation de la loi sur les implantations commerciales doit permettre d’améliorer la politique en la matière. Il faut renforcer les garde-fous pour éviter la désertification des centres-villes et concrètement soumettre à une commission régionale tous les projets de plus de 1.000 m².”