Comme prévu, la petite amélioration de janvier ne s’est pas confirmée. Les chiffres de Graydon indiquent que les faillites au mois de février n’ont jamais été aussi nombreuses (984). Pour les deux premiers mois de l’année, on enregistre donc un triste statu quo par rapport à l’année dernière (de 2.050 à 2.052). La situation empire encore en Flandre et en Wallonie.
Il est question partout de sortie de crise et de création d’emplois. Le monde de la finance va mieux et les prévisions macroéconomiques sont à la hausse : tant mieux. Les indépendants et les chefs de PME ne voient rien de tout cela. Les chiffres du bureau Graydon sont impitoyables : les dépôts de bilan se maintiennent à des niveaux inimaginables avant la crise. En 2008, pour les deux premiers mois de l’année, on avait enregistré moins de 1.300 faillites. On est depuis deux ans à 2.050, soit exactement 50 % d’augmentation.
Derrière ces faillites, il y a des drames humains. Outre les emplois indépendants, 4.521 salariés ont perdu leur job dans ces dépôts de bilan. Cela représente moins de 2,5 emplois par faillite et le phénomène est donc peu visible. Il n’en est pas moins douloureux.
Par rapport à 2013, en ce début d’année, la situation est un “moins pire” à Bruxelles, dans le Brabant wallon, dans le Luxembourg et en Flandre orientale. Partout ailleurs, la tendance demeure à la hausse.
La construction, l’horeca et le commerce de détail restent les secteurs les plus touchés. Ce sont des activités très dépendantes de la consommation intérieure, donc du pouvoir d’achat et de la confiance des ménages. Les entreprises souffrent deux fois des charges excessives qui pèsent sur le travail en Belgique : la parafiscalité (charges sociales) nuit à l’emploi et la fiscalité réduit la consommation.
Les faillites ne représentent que la partie émergée des cessations. Le chiffre de 2013 n’est pas encore précisément connu mais se situe aux alentours de 70.000 (dont 12.279 faillites). Le nombre de créations, lui aussi provisoire, est d’environ 74.000. Le solde “constitutions moins cessations” reste positif, mais l’écart se révèle insuffisant pour permettre la croissance. Rien n’indique que la situation s’améliore en 2014.